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Patrick FRASELLE

L'édition n'est pas une science exacte

30 Juin 2011, 18:56pm

Publié par Patrick FRASELLE

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L'édition n'est pas une science exacte - Les grands textes refusés par les éditeurs

 

"L'édition n'est pas une science exacte. Les histoires de manuscrits d'inconnus arrivés par la poste et devenus comme par magie des succès de librairie côtoient des exemples d'inconnus maintes fois refusés, devenus pour certains de grands classiques de la littérature. On raconte que Jonathan Livingston le Goéland, de Richard Bach fut refusé 140 fois, Les gens de Dublin de James Joyce 22 fois. Plus proche de nous, les aventures de Harry Potter connurent 14 refus. En 1912, Marcel Proust eut toutes les peines du monde à faire publier Du côté de chez Swann. Le Mercure de France ne donne pas suite. La NRF non plus : Gaston Gallimard est séduit par le texte, mais il se range à l'avis d'André Gide : « C'est plein de duchesses, ce n'est pas pour nous.» En décembre 1916, Henry de Montherlant envoie du front le manuscrit de son premier roman à Calmann-Lévy, qui le refuse, de même que dix autres éditeurs. La Relève du matin ne sera publié qu'en 1920 à compte d'auteur chez Grasset. Céline a été refusé deux fois pour son "Voyage au bout de la nuit"

 

Certains grands auteurs de talent on été refusés systématiquement à l'édition.

Envoyant le même genre de production littéraire aux mêmes éditeurs ou bien à d'autres, sous un faux nom, ils sont édités.  

 

Sur le versant négatif, beaucoup d'éditeurs éditent (affranchissons le mot !) de la "mélasse" au mètre linéaire, au carré et quelques places libres pour le cube. Seul dénominateur commun de ce groupe : le profit lié à l'humeur du jour ou à la mode de l'instant. Un éditeur est un commerçant; et, le but d'un commerçant est de gagner de l'argent. Quel est le premier raisonnement interne de l'éditeur quand il reçoit un manuscrit ? Est-ce que ce manuscrit va me rapporter  ? Ou, est-ce que ce manuscrit est réellement original ainsi que talentueux, mais à risque (pour plusieurs bonnes ou mauvaises raisons) ? Puis-je assumer ce risque ou en-ai-je envie ? Beaucoup de grands éditeurs éditent de la poésie à perte pour se déculpabiliser ou bien se donner une belle image d'être un éditeur qui édite d'autres oeuvres sensibles. Les bénéfices des "grands" ouvrages de l'année épongent ces pertes; et, l'image d'être un éditeur qui accepte aussi les poètes, est ainsi sauvée.

 

Pour cette première partie, perdez vite l'illusion qu'il vous édite pour vos beaux yeux...

 

Sur le versant positif, d'autres éditeurs ont une âme et sont sensibles à l'art, à la belle écriture ainsi qu'aux émotions et, sont à la recherche de manuscrits qui ont du souffle, une énergie, une teneur, une couleur, une originalité. Certains éditeurs ont du goût, de la personnalité ainsi qu'un beau sens critique. Ils connaissent la littérature, la poésie, l'art, la nature, la peinture, la musique, l'histoire. Ils sont cultivés, ont un instinct des mots. Ils sont réellement vivants.

Ils sentent et, sont intuitifs. Ils vibrent !

 

Tel un silure à la recherche de la souris, nous devons nager dans ces eaux humaines ou anti-artistiques ainsi que socio-économiquement troubles...

 

Au-delà de toute cette pléthore affligeante, sur le marché de l'édition, lors de la rentrée littéraire, je suis persuadé qu'il y a beaucoup d'éditeurs qui possèdent un regard, cette âme ainsi que cette sensibilité. Il y a aussi des éditeurs qui savent prendre des risques, qui fonctionnent aux coups de coeur. Ce sont aussi des hommes des femmes des êtres humains et, comme dans tous domaines de la vie, tous les Hommes ne sont pas des calculateurs ou des frileux !

 

Ils existent des éditeurs qui sont en lien avec la passion.

 

Je pense qu'il est négatif, non créatif de vouloir généraliser le rapport aux éditeurs. Il faut rester ouvert.

Mais, au-delà, il est vrai que n'importe quel pot vide de n'importe quelle obédience éditera tous les livres qu'il veut; même s'ils sont nuls et sans objet, tant que son nom est déjà ancré dans la sphère publique. Je pense aux politiques qui écrivent des inepties dont on se passerait bien, on les entend toute l'année, tous les jours, c'est bien suffisant. Ou à certains "artistes" de douzième zone.

 

Edition-publicité-argent sont un seul concept.

 

Le monde fonctionne sur une ligne dont le curseur se déplace de A° au rationnel jusque B° à l'émotionnel.

Faut-il en faire un reproche ou bien y reléguer un sens ?

 

Il faut vivre dans ce panier !

 

Les petits éditeurs ont souvent plus de mérite pour déloger un talent qui est en phase avec leur propre sensibilité; et, fonctionnent autrement que les grands vaisseaux économiques qui calquent leurs lignes éditoriales sur le montant de leurs comptes en banques.

 

Ce qui est amusant, c'est que j'ai la faculté de pouvoir imiter les styles.

 

Hormis, pour le cas d'un poète qui possède un vrai don littéraire. Ainsi, une réelle personnalité créative, estampillée par son âme, ses facultés émotionnelles, sa sensibilité, vis-à-vis de laquelle, je suis figé par le respect autant que par l'admiration, sera toujours inimitable.

 

Au-delà, je peux écrire (ré-écrire) par "imitations" tous ces recueils sans force, sans intérêt. J'en démonte la logique, la construction verbale, l'abstraction, le concret, la tendance, le vocabulaire, les images, les tours de phrase, le rythme. Par jeu autant que par défi, je capte la manière ou bien l'anti-style et, je signe d'un pseudonyme et, selon l'humeur du chef, le plat est servi à la sauce édition.

 

Finalement, le rire qui s'en dégage est plus réconfortant que cette situation médiocre...

 

C'est cela, la naissance du "nègre" littéraire ? Un talent de pénétration pour l'imitation de l'auteur fatigué ou sans don, sans personnalité réelle; ou bien, un talent de "reproduction" visant celui qui en est dépourvu à l'origine ?

Mêmes ingrédients, même sauce, cuisiniers différents; mais, lamentables petits mêmes plats étriqués !

 

Aussi, en lisant énormément, trucs, cuisines, ficelles, ingrédients et finesses du métier, décodés de différents auteurs, on peut devenir alors "l'écrivain-écrivant". Mais faut-il s'auto-calquer dans ce moule pour réussir ?

On n'est plus, alors, l'écrivain qui possède une réelle personnalité.

 

Je n'ai pas de vif de vie à perdre, je vais donc rester moi-même.

Garder ma patte de mots et, continuer à posséder la faculté de pouvoir écrire dans les domaines que je suis.

 

Pour éditer, faites tout ce que je ne fais pas par paresse : participez à tous les concours littéraires, à tous les prix de poésie, à tous les prix de littérature. Il y souvent de belles somme d'argent à la clé, des jurés célèbres qui associent leur noms au vôtre. Assommez les éditeurs de vos manuscrits en ciblant correctement. N'envoyez pas un manuscrit érotique à un éditeur coincé. N'envoyez pas un roman à un éditeur de poésie. Ni un polar à un éditeur qui n'édite que du fantastique. Ni un recueil de contes pour enfants à un éditeur d'essai philosophique. Ni un recueil de poésie forte à un éditeur de poésie rose pour grande surface en déclin culturel.

 

Oui, oui, je confirme, des éditeurs éditent des mots vides...

 

Affleurant la psychose, l'objectivité est subjective et, n'existe pas, n'est-ce pas !

 

Si Monsieur Machin n'en veut pas, ni Monsieur Dufroid; Monsieur Curieux sera peut-être intéressé.

Restez combattif !  

Délectez-vous des 14 frilleux qui ont refusé Harry Potter à l'édition, qui maintenant ne dorment plus la nuit, millions de dollars à la clé...

 

Savourez votre intense ricanement, cela détend !

 

Demeurez ce pot de terre fécondé de matière noble contre ce pot de fer systématiquement usiné.

Visez l'artisan, des éditeurs vivants et motivés, ils en existent autant que les framboises en juin,

pas les usines à succursales.

 

Restez positif, créatif, combatif et en lien !

 

Patrick Fraselle

 

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